Le ‘red carpet’ est-il vraiment inaccessible ?

Dans un précédent billet, mon camarade Vivien se plaignait de la difficulté à monter sur le tapis rouge. Il se basait sur son expérience avant la projection du Projet Frankenstein, samedi 22 mai. Pourtant, il a bien fini dans un des confortables fauteuils du Grand Théâtre Lumière…

Le second "pass" (presque) indispensable

En réalité, ce que Vivien omet  ne signaler, c’est que le nœud papillon figure au ‘dress code’ du Festival. Je n’ai pas retrouvé où figurait cette note dans le paperasse fournit lors de notre accréditation, alors un article de la Voix du Nord suffira à prouver que Vivien est en quelque sorte un privilégié. Il a eu la chance de gravir deux fois les marches en cravate et avec des pompes marrons.

Le protocole est strict, mais il en va de la réputation du Festival. Or, c’est cette réputation cultivée année après année qui en fait un événement médiatique (et mondain) mondial.

Je pense même que cette mythique montée des marches n’est pas si difficile à effectuer. La preuve, nous, modestes étudiants venus de l’autre bout de la France, l’avons accompli à deux reprises. Seule la cérémonie de clôture, pour laquelle nous n’avions pas obtenu d’invitation, nous a échappé. Du moins dans le Grand Théâtre Lumière, car la retransmission dans la salle Debussy s’offrait à nous comme heureuse alternative de dernière minute ! Les accréditations Cinéphiles, distribuées à près de 4.000 personnes, sont faciles à obtenir. Un smoking peut se faire prêter si on ne veut pas dépenser 100€ , soit un trentième des frais de scolarité pour un an à l‘ESJ Lille.

Le plus dure est de savoir qu’on peut le faire. Il va sans dire que l’accès à l’information n’est pas le même selon sa catégorie sociale. Mais cela n’est pas dû au Festival lui-même. Il aurait fallu que nous soyons présents au début du Festival, où paraît-il les cinéphiles sont plus nombreux, pour vous dire si c’est fameuse accréditation « bas de gamme » a la même valeur tout au long du Festival. Mais si c’est le cas, nous avons bien choisi nos dates en visionnant le film « palmé » et quelques autres.

Le noeud pap’ de l’horreur

Pas facile d’accéder à la projection du dernier film en compétition ! Pour assister à une projection, deux difficultés à surmonter : comprendre un système d’accréditation très compliqué, et porter une tenue irréprochable.

Photo interdite : un homme en cravatte sur les marches

Alors que la vieille, j’atteignais les marches sans difficulté,  le nœud papillon était hier soir indispensable. Ma cravate noire ne semble pas satisfaire les vigiles du tapis rouge. Après s’être fait remercier une première fois, je tente une entrée par la file dernière minute. C’est avec beaucoup de chance que je parviens finalement à pénétrer dans le palais des festivals à 22h27, laissant derrière moi une dizaine d’accrédités rejetés faute de tenue correcte. Je constaterai pourtant quelques minutes plus tard qu’il restait de nombreuses places vides dans la salle… A Cannes, on ne plaisante pas avec le protocole !

Ce petit souci technique oublié, je me consacre pleinement au film. En anglais, A Frankenstein Project s’intitule Le Projet Frankenstein. Le film hongrois de Kornel Mundruczo est notre coup de cœur jusqu’à présent. Il raconte l’histoire d’un jeune homme, Rudi, âgé de 17 ans, qui s’échappe d’un foyer pour retrouver son père et sa mère. Son itinéraire est semé de difficultés…