Suck my geek !

La mode, les tendances, les convenances, ce n’est pas ce qui me pousse à agir en général. Twitter m’apparaissait jusqu’à mercredi soir comme un gadget sans avenir, un jouet destiné à faire perdre du temps aux gens qui se croient importants.

Par curiosité d’abord, pour les besoins de ce blog ensuite, j’ai tout de même choisi de franchir le pas. Non sans préjugé. J’ai créé mon compte, consulté tout un tas de sites donnant des conseils pour une « utilisation optimale » de l’outil, installé un plugin

Bien plus aimable qu’une porte de prison.

Firefox, ajouté des abonnements à quelques sites d’infos et finalement commencé à tweeter.

Je vous le dis tout de suite, ma position ne changera pas de sitôt sur un point, Twitter est là pour satisfaire l’égo de ses utilisateurs. Même en observant le phénomène avec distance, je me doute qu’il s’agit d’un gigantesque concours organisé pour savoir qui pisse le plus loin. En 2010, la course à l’audience pour sa pomme s’appelle personal branding. Ceci dit, je reconnais que c’est un formidable moyen de diffuser et recevoir des infos, tantôt futiles, tantôt utiles.

Et dans la nuit de mercredi à jeudi, Twitter a frappé un grand coup. Le fil liberation_info m’apprenait l’existence du web-documentaire Prison Valley. Le baisser de rideau allait être retardé. Avec son interface de jeu vidéo, le film nous fait voyager avec ses auteurs dans le Colorado, en plein cœur du sinistre univers carcéral US. Malgré un sujet passionnant, sans quoi j’aurais vite éteint mon PC, c’est davantage la forme que le fond du docu qui excite la toile actuellement. Il faut dire qu’en bon perfectionniste, je ne peux que saluer le travail exemplaire de ses développeurs. Mais je me méfie tout de même de l’emballement qui entoure ce projet, car à y voir de plus près, les forums ne se remplissent pas vite… Ceci dit, les internautes ont quand même réussi à faire sauter le serveur jeudi matin.

Sur le coup, Twitter m’a bien aidé. Pour l’en remercier j’ai posté un gentil tweet, lancé comme un bouteille à la mer, car je ne voyais pas qui pourrait s’intéresser aux propos d’un débutant. Pourtant, à ma grande surprise, deux personnes se sont abonnées à mon fil ! De quoi gagner des points de satisfaction personnelle. Je vous invite d’ailleurs à en faire de même, ça vaut plus cher dans mon cœur que cinq étoiles sous cet article.

Twitter est donc incorporé à droite de ce blog. Si j’arrive à faire fonctionner mon mobile correctement, ça devrait être un précieux moyen de communication pendant le Festival. Je ne sais pas si mon binôme compte en faire de même, à 18 jours de l’ouverture j’ai perdu sa trace.

Au commencement était la vase

Subitement, j’ai eu envie de commencer ce blog.

C’était cette nuit, je lisais la correspondance épistolaire de Hunter S. Thomson, Gonzo Highway. Le genre de bouquin qui vous met le pied à l’étrier quand vous avez vous-même des phrases à aligner. Ma main gauche, celle qui tenait le livre de poche, était de plus en plus froide, à mesure que le sang ne l’irriguait plus. Je réfléchissais déjà à la meilleure attaque pour ce premier papier, la folie embuée de l’écrivain dans mon esprit.

Le gonzo est un type de journalisme avant d'être un genre de films de cul.

Ceci est hors de propos car il ne sera pas question de livres ici mais de films. Enfin c’est surtout Vivien qui s’en occupera. Moi je m’y connais pas trop. Du moins pour l’instant, on est tous là pour apprendre.

Moi c’est Sylvain. Je ne vous en dirai pas beaucoup plus pour le moment. Je pense lever le voile de l' »anonymat » progressivement, quand ce blog sera bien établi et que certains messages seront noyés dans un contexte qui me portera moins préjudice. Bien sûr, la plupart des gens qui fréquentent ce site viennent parce qu’ils me connaissent. Ce n’est pas de l’hypocrisie, mais comme disait Hunter à sa mère, « j’ai appris la différence entre un risque calculé et un sabordage« .

Bref, je suis étudiant et je pars à Cannes couvrir le festival dans des conditions obscures avec mon acolyte Vivien. Ce blog va nous permettre de retracer ce périple grâce aux merveilleuses technologies du XXIe siècle qui supplantèrent la machine à écrire, le dictaphone à cassettes, l’appareil argentique et le super 8 (à part pour les vieux frustrés il s’entend).

Sans doute par fainéantise intellectuelle, les titres des pages et des articles font référence à des films plus ou moins connus et plus ou moins bons. Il faut dire que ce blog est un bon moyen de procrastiner, mais ça j’y reviendrai la prochaine fois.

A la prochaine fois donc, forcément.

L’année de tous les dangers

Bien que l’ordre chronologique ainsi que l’ordre d’affichage le laissent présager, ce message n’est pas, dans l’esprit, le premier de ce blog. Ou alors c’est une sorte de prologue.

Pour commencer, rien de tel que de reprendre l'emballage du produit sur lequel nous allons travailler.

J’ai remarqué en visitant les blogs « qui font comme nous » – même si c’est nous qui faisons « comme eux » mais passons – que chacun consacre un article entier à l’affiche officielle du festival de Cannes. Vous me direz, rien de plus normal quand nous sommes à un mois de l’événement et qu’il n’y a pas pléthore d’actualité sur le sujet. C’est une vieille loi du marketing que de rappeler son existence de temps en temps. Les blogueurs profitent de l’annonce de cette affiche pour mettre à jour leur site, action ô combien importante dans ce monde cruel. La bonne aubaine. Le repère visuel est tout trouvé, pas besoin de se creuser davantage les méninges pour illustrer son blog.

Mais ce qui est tout à fait appréciable ici, c’est que les blogueurs s’appuient sur une campagne de promotion pour faire leur propre campagne de promotion. Les organisateurs sont très efficaces, ils savent faire monter la sauce. A l’annonce de l’affiche, tous les médias se sont précipités sur l’occasion pour rappeler qu’il n’y a pas de bon mois de mai sans Festival. Évidemment, c’est joué en finesse, à l’image des publicités pour des parfums dans le supplément prolétaire du Monde. Tout ceci s’inscrit dans une stratégie de communication plus vaste, qui comprend l’annonce du président du jury, la présentation de la liste des films en compétition (mais incomplète pour que la traînée de la comète éclaire quelques jours de plus les gazettes) ou encore l’annonce des noms qui composeront le jurys.

Tout le monde y trouve son compte, y compris Juliette Binoche et Brigitte Lacombe. Et nous, de trois en un, réussissons à remplir notre site, vendre notre produit et faire un magistral appel du pied à nos confrères blogueurs ! Est-ce ça l' »esprit de Cannes » (prononcez avec un accent américain dévergondé) ?